Race & QI : retard mental

Le retard mental, ou handicap mental, est un trouble généralisé qui se caractérise par un dysfonctionnement cognitif. Les individus frappés de retard mental ont un QI inférieur à 70. Entre 50 et 70, on parlera d’un retard mental léger. En dessous de 50, on parlera d’un retard mental modéré.

Les races diffèrent en termes de QI (70 pour les africains sub-sahariens, 85 pour les afro-américains, 100 pour les blancs) mais également dans la prévalence du retard mental.

Yeargin-Allsopp et al. (1995, pp. 326-327) ont découvert que la prévalence du retard mental léger était deux fois plus élevée chez les noirs américains.

Leur Table 3 montre que l’Odd Ratio, dit OR (ajusté pour l’âge de la mère, l’éducation de la mère, le sexe, l’ordre de naissance, et le statut économique), parmi les enfants de moins de 6 ans est de seulement 1.2, indiquant une faible différence entre les noirs et les blancs avant l’âge de 6 ans. En revanche, chez les 6-7 ans ainsi que les 8-10 ans, la différence est large (1.7 et 2.5, respectivement). Les auteurs spéculent que la raison pourrait être que :

Black children may be at increased risk for mental retardation because they may be more likely than White children to be exposed to the cumulative effects of deleterious postnatal factors, such as ambient lead or anemia. Further, some maternal medical or biological conditions that are more common among Blacks may alter the in utero environment in such a way that the child’s risk of mild mental retardation is increased (these conditions include anemia, elevated lead levels, hypertension, diabetes, chronic renal disease due to hypertension or diabetes, and sickle cell anemia).

Cette explication est-elle cohérente avec la théorie environnementale, qui estime que la différence de QI entre noirs et blancs est d’origine environnementale ? Peu probable.

Les auteurs fournissent eux-mêmes la preuve qu’ils se trompent. La Table 4 indique justement que lorsque le niveau du statut socio-économique (SES) augmente, l’Odd Ratio augmente lui aussi. Il passe de 1.6 à 2.9.

Mild mental retardation in Black and White children in metropolitan Atlanta - A case-control study (Table 4)

Cette découverte est très cohérente avec la conclusion que la différence de QI entre les noirs et les blancs augmente avec le niveau de SES (Herrnstein & Murray, 1994, pp. 287-288; Jensen, 1998, pp. 358, 469; Gottfredson, 2003, Table 2). Or, les individus à faible SES sont les plus susceptibles d’être exposés aux environnements délétères. Les personnes à SES élevé évoluent dans un environnement stable tandis que les personnes à SES faible évoluent dans un environnement chaotique. Dès lors, si la théorie environnementale était juste, les différences de QI entre blancs et noirs auraient dû diminuer aux niveaux supérieurs du SES.

The Bell Curve, 1994, Herrnstein and Murray (graph p. 288)

En outre, la régression vers la moyenne (Rushton & Jensen, 2005, p. 263; 2010, p. 28; Murray, 1999, pp. 11-19) indique que les noirs et les blancs appariés par niveaux de QI ont des frères et soeurs qui dont le QI régresse à mi-chemin vers la moyenne de leur population respective, quelque soit le niveau du QI. Comme Rushton & Jensen (2005, p. 263) l’expliquent :

Regression toward the mean is seen, on average, when individuals with high IQ scores mate and their children show lower scores than their parents. This is because the parents pass on some, but not all, of their genes to their offspring. The converse happens for low IQ parents; they have children with somewhat higher IQs. Although parents pass on a random half of their genes to their offspring, they cannot pass on the particular combinations of genes that cause their own exceptionality. This is analogous to rolling a pair of dice and having them come up two 6′s or two 1′s. The odds are that on the next roll, you will get some value that is not quite as high (or as low). Physical and psychological traits involving dominant and recessive genes show some regression effect. Genetic theory predicts the magnitude of the regression effect to be smaller the closer the degree of kinship between the individuals being compared (e.g., identical twin > full-sibling or parent–child > half-sibling). Culture-only theory makes no systematic or quantitative predictions.

Ainsi, par l’effet de régression, les individus aux niveaux inférieurs de la distribution du QI ont des frères et soeurs qui ‘gagnent’ des points de QI tandis que les individus aux niveaux supérieurs de la distribution du QI ont des frères et soeurs qui ‘perdent’ des points de QI. Les lignes de régression sont parfaitement linéaires (Murray, 1999, pp. 11-19) pour les fratries des noirs et des blancs sur une rangée de QI allant de 50 à 150 (Jensen, 1998, p. 471). Autrement dit, plus le QI d’un individu est supérieur (inférieur) à la moyenne de sa population, plus ses frères et soeurs perdent (gagnent) des points de QI. Ce n’est pas très cohérent avec la théorie des effets cumulatifs.

Par conséquent, l’environnement n’est pas une cause importante des différences de QI entre blancs et noirs américains. Aussi, Herman Spitz (1988) démontre que le vecteur des saturations en g et le vecteur des coefficients d’héritabilité parmi les sous-tests du Wechsler sont corrélés négativement avec le vecteur de performance des sujets atteints d’arriération mental, comprenant un large échantillon. Autrement dit, plus l’héritabilité et les charges en g des sous-tests sont élevées, et plus les performances des sujets arriérés sont faibles.

Maintenant, Arthur Jensen (1998, p. 405) rapporte plusieurs études (Nichols, 1984; Drews et al., 1995) qui offrent un soutien supplémentaire à la théorie héréditariste :

21. Nichols (1984), reporting on the incidence of severe mental retardation (IQ < 50) in the white (N = 17,432) and black (N = 19,419) samples of the Collaborative Perinatal Project, states that at seven years of age 0.5 percent of the white sample and 0.7 percent of the black sample were diagnosed as severely retarded. However, 72 percent of the severely retarded whites showed central nervous system pathology (e.g., Down’s syndrome, posttraumatic deficit, Central Nervous System malformations, cerebral palsy, epilepsy, and sensory deficits), as compared with 54 percent of the blacks.

A recent sociodemographic study by Drews et al. (1995) of ten-year-old mentally retarded children in Metropolitan Atlanta, Georgia, reported (Table 3) that among the mildly retarded (IQ fifty to seventy) without other neurological signs the percentages of blacks and whites were 73.6 and 26.4, respectively. Among the mildly retarded with other neurological conditions, the percentages were blacks = 54.4 and whites = 45.6. For the severely retarded (IQ < 50) without neurological signs the percentages were blacks = 81.4 and whites = 18.6, respectively; for the severely retarded with other neurological conditions the percentages were blacks = 50.6 and whites = 49.4.

Le retard mental organique, rappelons-le, comprend “over 350 identified etiologies, including specific chromosomal and genetic anomalies and environmental prenatal, perinatal, and postnatal brain damage due to disease or trauma that affects brain development” (Jensen, 1998, p. 368). La différence entre le retard mental familial et organique est immense, dans la mesure où les individus frappés de retard familial n’ont pas un QI inférieur “compared with their first-order relatives than gifted children (above +2σ) score higher than their first-order relatives” et que les corrélations entre parent-enfant et entre frères et soeurs pour le QI “are the same (about +.50) in the families of familial retardates as in the general population” et que “the full siblings of familial retarded persons have an average IQ of about ninety, whereas the average IQ of the siblings of organic retardates is close to the general population mean of 100”. Cela conduit Jensen à conclure que “the familial retarded are biologically normal individuals who deviate statistically from the population mean because of the same factors that cause IQ variation among all other biologically normal individuals in the population” (p. 368) parce que les autres traits et caractéristiques non liés au QI ne distinguent pas les retardés et handicapés mentaux des autres personnes biologiquement normales. Considérons maintenant ce que Jensen (p. 369) note ici :

Statistical studies of mental retardation based on the white population find that among all persons with IQ below seventy, between one-quarter and one-half are diagnosed as organic, and between one-half and three-quarters are diagnosed as familial. As some 2 to 3 percent of the white population falls below IQ seventy, the population percentage of organic retardates is at most one-half of 3 percent, or 1.5 percent of the population. Studies of the percentage of organic types of retardation in the black population are less conclusive, but they suggest that the percentage of organic retardation is at most only slightly higher than in the white population, probably about 2 percent. [21] However, based on the normal-curve statistics of the distribution of IQ in the black population, about 16 percent fall below IQ seventy. Assuming that organic retardation has a 2 percent incidence in the entire black population, then in classes for the retarded (i.e., IQ < 70) about 2%/16% = 12.5 percent of blacks would be organic as compared to about 1.5%/3% = 50 percent of whites — a white/black ratio of four to one.

Curieusement, c’est comme ci, pour les blancs, un QI de moins de 70 est ‘pathologique’, alors que pour les noirs, un QI de moins de 70 est ‘normal’. Les noirs se comportent tout à fait normalement. Pas les blancs (Jensen, 1998, p. 367). Ceci est d’autant plus remarquable que les noirs ont tendance à vivre dans des environnements chaotiques. Drews et al. (1995) indiquent que la fréquence du retard mental organique est corrélée à l’âge maternel, sauf que les faibles niveaux d’éducation et niveaux de statut économique sont également associés à une plus forte fréquence du retard mental organique.

Références :

  1. Drews Carolyn D., PhD, Yeargin-Allsopp Marshalyn, MD, Decouflé Pierre, ScD, and Murphy Catherine C., MPH, 1995, Variation in the Influence of Selected Sociodemographic Risk Factors for Mental Retardation.
  2. Gottfredson Linda S., 2003, Implications of Cognitive Differences for Schooling Within Diverse Societies.
  3. Herrnstein Richard J., and Murray Charles, 1994, The Bell Curve: Intelligence and Class Structure in American Life, With a New Afterword by Charles Murray.
  4. Jensen Arthur R., 1998, The g Factor: The Science of Mental Ability.
  5. Murray Charles, 1999, The Secular Increase in IQ and Longitudinal Changes in the Magnitude of the Black-White Difference: Evidence from the NLSY.
  6. Nichols Paul L., 1984, Familial Mental Retardation.
  7. Rushton J. Philippe, and Jensen Arthur R., 2005, Thirty Years of Research on Race Differences in Cognitive Ability.
  8. Rushton J. Philippe, and Jensen Arthur R., 2010, Race and IQ: A Theory-Based Review of the Research in Richard Nisbett’s Intelligence and How to Get It.
  9. Spitz Herman H., 1988, Wechsler Subtest Patterns of Mentally Retarded Groups: Relationship to g and to Estimates of Heritability.
  10. Yeargin-Allsopp Marshalyn, MD, Drews Carolyn D., PhD, Decouflé Pierre, ScD, and Murphy Catherine C., MPH, 1995, Mild mental retardation in Black and White children in metropolitan Atlanta: A case-control study.

12 comments on “Race & QI : retard mental

  1. yoananda says:

    Ça signifie quoi au juste ? qu’il y a des races ? Qu’on est pas tout à fait pareil entre gens de races différentes ?

  2. 猛虎 says:

    Je dis que même après contrôle du statut économique, les noirs sont plus susceptibles d’être retardés (de type ‘familial’) que les blancs mais que parmi ceux qui sont frappés de retard mental, les blancs sont plus susceptibles d’être frappés de retard mental ‘organique’.

    • yoananda says:

      J’ai mal posé ma question. Comment explique-t-on ces différences ? As-t-on une théorie quelconque ?

  3. 猛虎 says:

    Relisez bien l’article. Selon Jensen, les différence en termes de retard mental de type familial s’explique simplement par la distribution du QI, ou l’écart type si vous voulez : “the familial retarded are biologically normal individuals who deviate statistically from the population mean because of the same factors that cause IQ variation among all other biologically normal individuals in the population”. Rien de bien compliqué ni de révolutionnaire. De toute façon, ce n’est pas important, et le terme est mal approprié. Je ne vois pas comment on peut considérer une personne comme handicapé mental s’il n’a aucun syndrome visible.

    Par contre, il est plus difficile d’expliquer le retard mental organique. Je ne pense pas que Jensen ait une piste. Moi non plus d’ailleurs. L’idée que la plus haute fréquence trouvée chez les blancs s’explique par l’âge de la mère ne me convainc pas totalement.

  4. Paul Napoli says:

    Quel est le rapport avec l’analyse économique ? :mrgreen:

  5. 猛虎 says:

    Brièvement, parce que je suis assez occupé. En fait, tout est parti d’une découverte que j’ai faite à propos du QI. Il mesure réellement l’intelligence, et indépendant du statut socio-économique et autre facteurs démographiques, le QI à lui tout seul explique un nombre incroyable de résultat : revenus, longévité, chômage, criminalité, style parental, patience, et j’en passe. Or, il s’avère que le QI est fortement héritable. Il est vrai aussi qu’il existe des différences de QI énormes entre les noirs et les blancs, que ces tests ont été prouvés ne pas être biaisés vu qu’ils ne transgressent pas l’invariance de mesure (voir mon nouveau post).

    La conclusion étant que s’il n’y a pas grand chose à faire pour réduire les disparités raciales à tout ce qui touche l’économie, les conséquences sont loin d’être négligeables. Et il faudra apprendre à vivre avec.

  6. Franz says:

    Un élément intéressant mais qui n’apparait ici qu’en négatif c’est la prévalence de certaines maladies mentales impactant les capacités cognitives selon les races. Le nombre de retardés mentaux organiques est beaucoup plus important, dans cette étude, pour les blancs que pour les noirs. Cela va dans le sens de mes observations (hélas je n’ai pas de données à ce sujet) qui donnent plus de pathologies du “système nerveux central”, l’autisme par exemple, chez les blancs et asiatiques que chez les noirs. Au contraire, j’ai l’impression que les infirmités “physiques” sont plus présentes chez les noirs que chez les blancs (mais là, il y a peut-être un biais lié à la situation française d’intervention massive de l’Etat, encourageant tout handicapé d’où qu’il soit à venir en France être pris en charge, ainsi que ses parents).

  7. 猛虎 says:

    Les études mentionnées ont été conduites bien évidemment aux Etats-Unis. En Europe, c’est difficile d’obtenir des données, car aux USA, on se préoccupe de comprendre les causes des différences entre les noirs et les blancs. Les européens ne se posent même pas cette question, et la recherche est freinée à cause des lourdes représailles et multiples interdictions et barrières. Les statistiques ethniques sont interdites par ici, par là. Ce n’est pas évident.

    Pourtant, je n’ai aucune raison de croire que ce serait sensiblement différent en Europe qu’aux USA, dans l’hypothèse bien sûr de l’absence de bidouillages statistiques, que je soupçonne être plus prédominant en Europe, du fait que le combat contre le “racisme” (notez les guillemets) est bien plus féroce en Europe.

    En tout cas, si ce que vous dites est vrai, et généralisable au reste de l’Europe, ça veut dire que l’immigration “noire” aux USA est beaucoup plus sélective qu’elle ne l’est en Europe.

  8. Charlie. says:

    Mais.. Et pour les métis alors? Je veux dire par la, un noir (statistiquement plus débile donc) et un blanc normalement constitué qui se reproduisent, arrivons nous à un enfant qui aurait un QI génétique égal à la moyenne de ses deux parents?

  9. Cockadoodledoo says:

    Qu’en est-il de la pertinence de l’outil de mesure? Le test QI propose des exercices spécifiques, et un apprentissage, ou un mode de vie propédeutique de ce test, est peut-être plus fréquent, pour quelque raison que ce soit, dans les familles blanches?

  10. 猛虎 says:

    La question n’est pas claire pour moi. Mais si vous demandez à savoir si oui ou non les tests de QI seraient biaisés envers les noirs, la réponse est non.
    Voir la 2ème moitié de l’article suivant :

    Race & QI : biais et incohérences de la théorie de la menace du stéréotype

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